Ralentir… vers l’autre monde
C’est l’automne, on ralentit, oui… on se cale sur la nature, la lumière qui se barre un peu, voire beaucoup, mais qui est aussi plus chaleureuse et douce. On cherche le cocooning et plus… Et on savoure toutes ces belles couleurs de feuilles, ces nuances lumineuses et chaleureuses 🙂
La société marche un peu trop en mode go fast, et souvent toi aussi, ta famille aussi, tes amis, ta maison, etc… Tu suis des routes, tu fonces en fait, la journée passe en cinq minutes, l’année aussi. Il y a la route de la femme/homme, la route du pro, la route du parent, etc… Tu joues tous ces rôles en même temps, tu jongles, ou parfois tu as arrêté de jongler, tu fonces, tu trébuches, tu te relèves, tu traces…
Mais peut-être que le mode go fast te braque ta vie.
Ou plutôt tu te fais braquer ta vie par le mode go fast.
Le mode go fast a été assez mis en avant par la société, loué, admiré. Une société qui considère comme « normal » que les personnes doivent prendre un café le matin, ou plusieurs cafés par jour, pour tenir la journée. Les doses pour tenir. Se doper pour tenir. C’est devenu la norme, la vie. Cela pose question…
Il y a aussi les personnes qui en font un mode de vie, être débordé tout le temps, toute la vie. Parfois par ego, parfois pour combler des choses, parfois pour fuir des choses, parfois par facilité aussi.
C’est parfois plus facile, pour certains, d’être débordés que de vivre réellement sa vie, avec tous ses facettes. Etre débordé en mode de vie permanent, c’est aussi parfois un abri protecteur, pour ne pas vivre certaines choses, pour ne pas être en relation avec les autres et avec soi. Fuir et se fuir.
Tu traces avec ta charge mentale, en copilote. Au début c’était léger, puis un peu moins, maintenant tu ne sais plus. Mais peut-être que la charge mentale, c’est toi.
Ta charge mentale c’est toi. Oui, aussi.
C’est tout ce que tu fais que tu pourrais déléguer, ou ne pas faire à la place d’autres, de ton conjoint, de tes enfants, de ton collègue, de… C’est un poids que tu ajoutes insidieusement à ta vie, dans un abus ou un déséquilibre de valeurs, c’est à dire, par amour, par amitié, par conscience professionnelle, par loyauté, par devoir, par amour parfois, etc… Mais pas par amour pour toi. Ou bien par un amour un peu ébréché, un peu malade parfois ou un peu triste, un amour de soi à réparer, à consoler.
La charge mentale c’est de l’ego aussi parfois, une quête de perfection aussi, un manque d’estime de soi que l’on compense. Parfois, c’est des exigences démesurées envers soi que l’on n’a pas avec les autres… Parfois c’est aussi un manque de conscience, un manque d’organisation aussi.
Peut-être qu’il y a un passage 🙂
Le passage du mode go fast au mode go slow.
Le passage d’un monde à l’autre.
Ralentir c’est permettre ce passage, ce pont entre deux mondes, deux modes de vie, deux vies.
Ralentir c’est remettre du temps dans ta vie. Du beau, aussi, du présent, du ressenti.
Quand tu traces, tu ne vois plus rien, tu ne ressens plus rien, tu ne vis plus rien. Et ta charge mentale te drive pendant que ton cerveau, ton corps et ton âme essayent de suivre ou de survivre, parfois ils essayent même de te parler.
Ralentir c’est lâcher un peu ses exigences sur soi et sur l’image que l’on veut donner, se décentrer de soi et du contrôle pour se reconnecter à soi et à la vie. La vraie.
Se décentrer de soi, pour se reconnecter, se retrouver, se recentrer. Oui.
Donc ralentir c’est passer d’un monde à l’autre. Passer des tunnels au wild et au slow.
Ralentir c’est pouvoir à nouveau, observer, décider, choisir, accueillir, savourer… vivre. Vivre dans tous les aspects de sa vie, se retrouver et retrouver tout ce que l’on néglige.
Ralentir ce n’est pas vivre dans un monde bisounours, bobo, slow life, tous les jours, à chaque instant et toute la vie. L’imperfection et le chaos font aussi partie de la vie, par moment, par période. Ne pas être dans la quête et dans l’illusion d’une vie idéale, qui n’existe pas en fait, chez personne.
Ralentir c’est avancer sur un pont entre deux mondes, entre deux vies, entre deux sois. C’est prendre une pause, s’assoir sur le pont, faire le point, regarder les choses en face, sa vie en face, soi aussi. Et se permettre du temps, de l’indulgence, sa propre parfaite imperfection, lâcher la pression et respirer, observer, accueillir, savourer… et retrouver ses sens.
Retrouver le temps.
Se donner du temps.
Prendre le temps.
Ralentir parce que tu le vaux bien… ta vie aussi 🙂
Remets dans ta vie, du slow, du wild et des paillettes… parce que la vie se savoure chaque jour… 🙂
Bonus slow life: Quand tu ralentis ta vie, tu enrichis ta vie. Tu vis plus de choses, de façon plus intense, plus sensorielle, plus colorée. Ta vie est plus riche, toi aussi. Tu vis plus, plus fort, des moments présents à l’infini… Et tu commences à voir et à vivre, au quotidien, des moments de beauté, de plaisir, de joie, au milieu du chaos. Des éphémères à savourer et plus… 🙂
Eve ROSE